Je perçois le bien commun partout. Le bien commun se manifeste quand des villages entiers sont anéantis par un seul tsunami, quand un homme perd ses jambes, quand un autre obtient l’augmentation pour laquelle il a travaillé si dur, quand une femme est si obèse qu’elle ne peut pas se pencher, quand des mauvaises odeurs sortent des égouts ou quand les nuages avancent lentement dans le ciel bleu. Je ne crois plus que l’homme sans jambes n’aurait pas dû les perdre. Je vois qu’il les veut, je vois qu’il pense en avoir besoin et je perçois le chagrin qui résulte de cette croyance. Je me rends compte que c’est sa guerre contre la réalité qui est la cause de toute sa misère. La misère ne peut jamais être causée par la perte de jambes ; ça ne peut provenir que de son désir de ce qui n’est pas.
«je devrais», «Je ne devrais pas », «Tu devrais», «Tu ne devrais pas », «Je veux », «J’ai besoin », ces pensées non questionnées déforment l’apparence du bien aussi commun que l’herbe. Quand vous les croyez, vous devenez étroit d’esprit, ce qui ne permet pas de voir en quoi il est bon d’avoir perdu ses jambes, d’être aveugle, malade, affamé, mort, qu’un village ait été éradiqué, tout le monde apparent des souffrances.Vous demeurez inconscient du bien qui vous entoure, vous faites obstacle à l’exaltation que vous ressentiriez si vous finissiez par le reconnaître.
Quoi que vous pensiez, la réalité est l’ordre naturel des choses. Elle ne se pliera pas à vos idées de ce qu’elle devrait être et elle n’attendra pas votre consentement.
Elle restera telle qu’elle est, pure bonté, que vous le compreniez ou non.
Byron Katie