J’ai ri avec des enfants dans les rues escarpées de Moulay Idriss. Je ne connaissais pas leurs langue mais j’ai très bien reconnu mon enfance dans leur rires. Une langue universelle. Ces rires complets et profonds qui n’ont aucune entraves pour éclater et rebondir sur le cœur en petits sauts de bonheur.
Ça, et le gardien de la mosquée (voir l’image) qui leur a donné la permission de m’accompagner pour me montrer des trucs dans la ville. Ces trucs pour lesquels je ne voulait aucun guide car j’aime me perdre pour trouver les recoins et impasses où une dame ouvre une porte à l’improviste et la referme timidement alors que je m’excuse de l’avoir dérangée. Où une femme âgée rajuste son voile pour ne pas me voir la regarder. Tous ces gestes de pudeur qui me font complices de la vie des gens. Gêné, je le suis autant qu’eux (elles) mais ici on ne rejette pas, on se cache un peu, on presse le pas. Ou alors on rigole comme ces trois gosses qui m’ont filé le train pour savoir où j’allais. Eux ils sont franco de port, et ils te demandent qui tu es. Savoir si tu viens d’Amérique, enfin de l’Amérique qu’ils voient à la télé et qui est juste un peu plus au nord, de l’autre coté de la mer.
Ils ont la chance de ne pas avoir à la traverser, la mer. Les gens de « là bas » viennent les voir ici alors ils posent des questions.
Comment tu t’appelles ?
– Moi c’est Bernard et toi ?
– Moi c’est Abdel – Mohammed – Youssef …. on s’en fout on a dix ans.
– Tu vas à l’école ?
– Oui, viens je vais te montrer où c’est !
Alors je suis et j’arrives à la fin de la cavalcade devant un monument devant lequel j’était passé trois fois sans le voir (véridique c’est la dernière image de l’album)
Et puis les enfants me regardent en attendant quelque chose parce que le gardien de la mosquée leur a dit de revenir après avoir montré le monument. Alors je leur demandent où on peut acheter des bonbons !!
Ça, bien sûr, ils savent !!!
Et encore une cavalcade jusque devant la boutique de bonbons (y en a plein ici) où une dame me regarde avec un sourire maternel et complice.
La dame demande ce qu’ils veulent comme bonbons – des caramels ?
Oui oui … !! Et trois paires de petites mains qui se tendent en coupe pour mettre beaucoup de bonbons a la fois.. La dame est généreuse et rempli tout en comptant les friandises.
Me voila délesté de trois dirhams (une fortune) et chargé de trois sourires jusqu’aux oreilles et des yeux qui brillent et qui brilleront encore longtemps . Aussi longtemps que je me souviendrait de ces trois gosses. Inch Allah que la vie leur apporte tout l’amour qu’ils donnent sans compter.
Que dire d’autre de cette ville ?
Que c’est une ville de pèlerinage puisque c’est la sépulture de Idriss 1º fondateur de l’islam marocain, pour le reste je vous renvoie à vos livres d’histoire marocaine !
Et Wikipédia fera le reste. Non mais !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Moulay_Driss_Zerhoun
et
https://fr.wikipedia.org/wiki/Idris_Ier
Les rues sont en pentes et en labyrinthes. Et dire que lors de mon premier voyage en 2008 (le voyage organisé le plus nul de toute l’histoire des voyages organisés) notre guide pourri nous avait déprogrammé la visite de ce site …. quelle honte !
Bref mauvais souvenirs compensé par cette escapade solitaire. Sans compter que j’ai eu la chance de faire tout ça avec un temps très acceptable alors que des trombes d’eau m’avaient précédées et que le soir même j’étais de nouveau arrosé.
Il y a d’autres anecdotes sous les images
Inutile de vous dire que je me suis régalé.
Des rues des portes, des murs et des chats … le bonheur !
Bonne promenade
Bisous
L’album photo :

Vous devez être connecté pour poster un commentaire.