Le monde fut léger – Rudyard Kipling

« Le monde fut léger qu’il pesa dans ses mains !
Lourd le compte orgueilleux de ses fiefs et ses biens !
Il a quitté le trône et vêtu le suaire,
Baïragi, il s’en va sur la terre !

La route blanche fait le tapis de ses pieds,
le « sal » et le « kikar » le toit de son palais ;
Son foyer c’est le camp, la foule qui poudroie –
Baïragi désormais, il a choisi la Voie !

Sa prunelle a fixé l’homme sans se ternir
(Un seul fut, Un seul est, rien qu’Un seul, dit Kabir ) ;
La Rouge Illusion de l’Acte fuit dissoute –
Baïragi désormais, il a tenté la Route !
Afin de recueillir la science et l’aveu
De son frère la brute et son frère le Dieu,
Il a fui le Conseil et vêtu le suaire –
(Entends-tu ? dit Kabir),
Baïragi solitaire ! .

Rudyard Kipling.

« Le Renonçant »

Le Second livre de la Jungle.


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.