Tôt ce matin le souk se met en place
J’ai passé la nuit le long du mur du caïdat (mairie-police) de Tighdouine, rappelez vous, hier soir j’étais dans la montagne et les policiers sont venus me déloger.
Réveil matinal donc, il faut lever le camp, le souk prend sa place et c’est une grande place. Moi qui pensait pouvoir rester un peu, il n’en est pas question. Le souk tient tout le village et les rues sont étroites
Je monte donc au sommet de la rue principale déjà fort encombrée de 4 x 4 de toutes marques et de tous âges. Oh, pas des 4×4 de touristes, non ! Des vieux machins bricolés comme savent le faire les marocains, mécaniciens de génie. Ça tient la route, on charge le double de la hauteur et on met encore des passagers sur le toit.
Je redescends pour passer un long moment au milieu du marché et je retrouve l’ambiance chère à mon âme de voyageur.
À mon grand regret, mes premières sollicitation photographiques se heurtent à des refus. Je n’insiste pas et c’est donc avec très peu d’image dans la boite que je range mon appareil dans mon sac. Tant pis, je me rattrape en discutant à gauche à droite et surtout en ouvrant grand mes yeux, mes oreilles et mes narines. Souvenirs totalement personnels, vous ne verrez rien, vous ne sentirez rien et vous n’aurez pour voyager avec moi que les petits mots que j’aligne sur cette page.
Je m’arrête boire un thé à la menthe, passage obligé dans cet endroit, et je prend le temps d’observer le monde.
Je descend dans les ruelles labyrinthiques et les dédales savamment agencées pour perdre le commun des mortels.
Ici depuis des années, les poulets se baladent devant l’atelier improvisé de l’étameur de bouilloire. Le cordonnier ajoute des semelles en pneu aux sandales antédiluviennes et ça arrive à faire de jolies chaussures. Ici les légumes à même le sol n’ont pas besoin de traitement, ils sont vaccinés comme les vieux à la peau burinée qui les achètent.
La dame qui vend le pain, est aussi large que sa boutique faites de trois caisses empilées. Le petit vieux à coté me regarde quand je demande un pain et la dame m’en donne deux d’office … quelle idée de n’acheter qu’un seul pain !!!
Les mandarines qui roulent par terre sont délicieuses (2 dirhams le kilo) et toutes ces couleurs, ces légumes reluisants, la couleur des aubergines brillantes, les radis noir si noirs, Toute cette menthe empilée qui vous embaume en face des étals de poulets tout frais déplumés.
Je marche dans cette foule, c’est plus petit que le souk d’Aït Ourir la semaine dernière et en fait ce sont presque les mêmes marchands, en moins grand. Aït Ourir c’est le mardi et ici c’est tous les mercredis. Les bassines en plastique itou, les forgerons improvisés et le jeune homme assis par terre avec ses fers pour ferrer les chevaux et les ânes. Tout mélangé, les légumes et les gens, les animaux et les casseroles, les couleurs et le odeurs.
Il y avait même les coiffeurs à 15 dirhams avec leurs salons amovibles d’un souk à l’autre. les coiffeurs nomades …
Tout va bien, pas besoin de descendre à la ville. ici j’ai visité la vrai vie sans guide et sans circuit. Croisière au pays de la frugalité heureuse.
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En poursuivant ma route je passe devant le pont dont je vous parlais hier. Vous savez, ce mince filet d’eau au fond de la vallée je le retrouve ici dans ses œuvres. Vous voyez cette vallée tranquille sur l’image, imaginez la avec son oued en furie et inondée d’un bord à l’autre et l’eau par dessus le pont … Ce pauvre pont n’a pas résisté. J’ai même vu l’an dernier des ouvrages autrement plus solides se retrouver cul pardessus tête en quelques heures.
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Et pour finir avant d’arriver sur Marrakech, au détour d’un village sur la route, ces trois palmiers que l’on a pas pris la peine de couper avec le goudron autour
Ben quoi …. vous n’avez qu’à faire le tour !!!
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À suivre
L’album photo :
