Le lac d’Annecy, haut lieu touristique, réputé pour son eau pure et ses rives accueillantes, n’a pas toujours été aussi tranquille qu’on peut le voir aujourd’hui.

De nombreuses légendes sont nées ici. Je vais vous en conter une.

Le lac, dans son milieu, est resserré entre le village de Duingt et le Roc de Chère

Dans ce passage étroit, entre le « petit » lac et le « grand » lac, il existe un haut- fond (endroit où le fond affleure l’eau et où l’on à pied) localement appelé « Le Roselet ».

En venant en barque sur ce site vous pouvez vous donner l’impression de marcher sur les eaux entre les montagnes, mais à votre place je ne m’y aventurerais pas, surtout pas la nuit, car voici la légende de :

« La Dame Blanche Du Lac »

En ce lieu se trouvait une île rattachée à la rive par un pont. Sur cette île, un village.

Les habitants y vivaient dans l’opulence grâce aux bienfaits que le lac leur procurait et la générosité des montagnes environnantes.

À l’époque dont je vous parle tout le monde préparait les festivités de Noël. Les tables débordaient de victuailles, les poissons baignaient dans leurs court- bouillons, les gibiers des montagnes alentour rôtissaient sur les broches dans le crépitement de leurs graisses.

Une vieille femme vint à passer près du pont à la nuit tombante. Elle était toute décharnée et, à la voir, on l’imaginait affamée et très malade. Attirée pas les odeurs alléchantes venant de l’île, elle s’ engagea sur le pont avec l’intention de demander le couvert et le gîte pour la nuit.

Elle frappa à une première porte mais les domestiques, en riant, prétextèrent qu’ils étaient trop occupés et lui conseillèrent de s’adresser aux notables qui pourraient sûrement lui trouver une écurie et une gamelle de soupe.

Mais, les notables aussi refusèrent, la renvoyant auprès du curé à qui ils donnaient tant d’argent pour qu’il s’occupe de leurs bonnes œuvres.

Elle s’en alla donc trouver le curé du village, mais celui-ci était tout occupé aux préparatifs de sa messe de minuit. Pensez donc ! Rien ne devait troubler le bon déroulement de l’office auquel l’évêque en personne devait assister.

La vieille dame s’en retourna toute dépitée, avec la faim au ventre. Dans le froid, avec ses dernières forces, elle commença à traverser le pont pour rejoindre la rive. Elle y parvint difficilement trébuchant à chacun de ses pas. Épuisée, elle posa enfin le pied sur la terre ferme, et dans l’instant,