Je suis le cri sanglant
d’une bête traquée de nuit
par des matadors complices
et complaisants
Je suis le sang qui gicle
d’une bête qui gigote à terre
sous un étendard froissé
de gêne
Je suis le râle refroidi
sous la glace des prêcheurs
au sang chaud qui rampent
vers moi
La ville perchée aussi haut
qu’un mirador sur la place
tourne autour de mes yeux
en dansant
Je suis la voix de la gorge tranchée
qui appelle au silence autour
de la vieille racine au murmure
incertain
Je suis la corde qui tremble
sur la place publique
dans un geste de troubadour
emmuré
Je suis la haine détournée
du fleuve tranquille d’antan
qui abreuve le lien des arbres
dans la forêt des mots…
Poème d’ Amina MEKAHLI
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Photographie Thami Benkirane extraite de la série « Nature Maure aux cendres »