Si je considère attentivement la vie que vivent les hommes, je n’y trouve rien qui la différencie de la vie que vivent les animaux. Les uns comme les autres sont lancés, inconscients, au beau milieu des choses et du monde ; les uns comme les autres se distraient avec des entractes ; les uns comme les autres accomplissent le même parcours organique ; les uns comme les autres ne pensent rien au-delà de ce qu’ils pensent, et ne vivent rien au-delà de ce qu’ils vivent. Le chat se roule au soleil, et s’endort là. L’homme se roule dans la vie, avec toutes ses complexités, et s’endort là. Ni l’un ni l’autre n’échappe à la fatalité d’être ce qu’il est. Aucun des deux ne tente de soulever le poids d’être

Dessin de Julio Pomar